Niki de Saint Phalle, Couple de la série Tableaux éclatés, 1993-2023 © Niki Charitable Art Foundation. Tous droits réservés // Photo: Laurent Condominas
Exposition
Les années 1980 et 1990 : l’art en liberté
L’exposition vous invite à explorer les deux dernières décennies de l’œuvre de Niki de Saint Phalle (1930-2002), à partir de 1978, alors qu’elle lance le chantier monumental du Jardin des Tarots, en Italie.
Reconnue dans les années 1960 et 1970 pour ses Tirs (des tableaux réalisés en tirant sur les toiles à l’aide d’une carabine), sa participation au mouvement du nouveau réalisme et ses emblématiques Nanas, elle a également produit une œuvre tardive foisonnante. C’est cette période de sa vie que nous souhaitons vous faire découvrir.
Souvent négligées chez les artistes femmes, ces années se distinguent chez Niki de Saint Phalle par une liberté remarquable, tant dans son discours que dans sa pratique artistique.
Bénéficiant aussi d’une liberté financière, grâce à son modèle d’entrepreneuriat audacieux, elle voulait rendre l’art accessible à toutes et à tous pour transformer le quotidien en quelque chose d’exceptionnel.
«Après avoir été longtemps une rebelle armée d’un fusil […] je veux rendre quelque chose à la société. Je veux apporter de la joie aux gens.»
Niki de Saint Phalle,
Utilisant la joie comme stratégie de résistance, l’artiste a contribué à la justice sociale par différents engagements :
Son art embrasse l’humanité tout entière, célébrant la vie et explorant la mort, dans un dialogue profond et universel. Soyez les témoins de ce dialogue dès le mois de juin.
Plus de 150 œuvres exposées réparties en neuf sections
Née en 1930 à Neuilly-sur-Seine dans une famille noble, Niki de Saint Phalle n’a pas fréquenté d’école d’art. Ayant grandi à New York après avoir passé sa petite enfance en France, elle s’installe à Paris en 1952 avec son premier mari, l’écrivain Harry Mathews, avec qui elle a deux enfants et dont elle se sépare après quelques années.
Elle travaille d’abord comme mannequin et fait ses débuts au théâtre. En 1953, elle est hospitalisée pour une dépression et commence à peindre et à réaliser des collages. Elle abandonne le théâtre et fait le choix de l’art comme forme de vie et de survie. En 1956, elle s’installe à l’impasse Ronsin, lieu d’ateliers d’artistes à Paris. Elle rencontre le sculpteur Jean Tinguely, qui devient son compagnon de vie en 1960.
À partir de 1961, elle est la seule femme artiste associée au groupe des nouveaux réalistes et elle développe sa pratique en opposition à toute convention. Elle se met à tirer à la carabine sur les toiles : pendant deux ans, c’est la destruction, avec rage et détermination, qui lui permet de reconstruire différemment la peinture.
Quant aux Nanas, qui deviennent dès 1966 la partie la plus célèbre de son travail avec Hon (« elle » en suédois), une Nana monumentale, elles n’ont plus rien des odalisques des musées des beaux-arts. Cette « armée » de Nanas, aux multiples formes et couleurs, est une affirmation artistique et féministe, assumée et réaffirmée, dans laquelle toutes peuvent se reconnaître.
En 1967, Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely sont de passage à Montréal pour présenter Le Paradis fantastique sur la terrasse du pavillon français, lors de l’Expo 67.
Découvrez la chronologie complète de l’artiste à l’entrée de la salle d’exposition lors de votre visite.
«Le coup d’œil est saisissant. Plusieurs œuvres sont énormes, montrant de voluptueuses rondeurs, et leurs couleurs sont vives, éclatantes.»Cédric Bélanger
Journal de Québec
Lire l'article«Avec ses Nanas affranchies, son bestiaire d’animaux magiques ou encore ses Skinnies, l’artiste engagée soulève des questions et s’ancre au cœur de débats sociaux en évoquant la joie et la lumière.»Léa Harvey
Le Soleil
Lire l'article«Forte en couleurs et peuplée de personnages énigmatiques, la rétrospective […] a tout pour chatoyer les yeux et les sens.»Jérôme Delgado
Le Devoir
Lire l'articlePour célébrer l’œuvre de Niki de Saint Phalle et sa contribution essentielle à l’histoire de l’art internationale au 20e siècle, mais surtout les deux décennies emblématiques de son œuvre, un catalogue a vu le jour.
Richement illustré, le catalogue de 224 pages présente plusieurs photos de l’artiste ainsi qu’une vaste sélection d’œuvres. Réalisé sous la direction de Lucia Pesapane et Annabelle Ténèze, il est accompagné de plusieurs essais qui proposent un éclairage utile et précieux sur le parcours de l'artiste.
Une chronologie complète cette aventure unique dans l’œuvre universelle de Niki de Saint Phalle. Édité par Gallimard, le catalogue est en vente à la Librairie-Boutique du Musée au prix de 68,95 $.
ISBN : 978-2-07-311393-1